Coradia iLint: une révolution technologique dans l’industrie ferroviaire

Elle représente sans conteste un grand pas en avant vers les transports de demain, des transports durables et sans émissions. C’est la première fois que des trains à hydrogène entrent en service commercial en « série ». Ils seront exploités pendant les 30 prochaines années. 

Grâce à la technologie de l'hydrogène, les opérateurs peuvent faire rouler les trains comme ils le faisaient auparavant, en remplacement du diesel. Les trains diesel parcourent 600 ou 800 kilomètres par jour et font le plein en fin de journée. Vous pouvez faire de même avec un train à hydrogène. Il n'est pas nécessaire de modifier l'infrastructure ; il suffit d'installer une station de ravitaillement en hydrogène au lieu d'une station diesel.

Nous avons beaucoup appris de l'exploitation des deux trains de présérie et avons transféré notre expérience dans les nouveaux trains de série. Par exemple, nous avons amélioré les performances de traction, principalement l'accélération, ainsi que l'expérience des passagers, en rendant les trains plus confortables, avec une meilleure climatisation et une meilleure connectivité. 

La maintenabilité est l'un des points centraux et, en collaboration avec notre fournisseur de piles à combustible, nous avons amélioré les piles à combustible afin d'augmenter les performances et de réduire les heures de maintenance. La gestion de l'énergie a été améliorée en général, en optimisant la collaboration entre la pile à combustible, la batterie, ainsi que le système de traction et le système auxiliaire. 

On peut remonter encore plus loin. En 2014, nous réfléchissions déjà au futur des trains diesel. La demande était déjà claire : réduire les émissions polluantes et développer des solutions de transport plus durables. Nos experts ont commencé à étudier différentes possibilités technologiques et il nous est apparu que l’hydrogène était une solution potentiellement viable. L’idée de trouver une solution alternative plaisait vraiment à certains de nos principaux clients, qui nous ont donc poussés dans cette direction. À l’époque, et cela est toujours le cas aujourd'hui, le contexte politique en Allemagne était propice aux innovations, et nous avons été soutenu par le gouvernement.

En 2016, nous avons présenté le premier train de présérie lors du salon InnoTrans. Les entreprises des transports publics ont été séduites. Nous avons signé des lettres d'intention avec quatre autorités de transports publics, qui indiquaient ainsi leur souhait d’acheter un tel train dans l’éventualité où nous le développerions. Tous ces facteurs ont mené à notre réussite actuelle.

Le premier fait, le plus évident, est qu'il s'agit d'un train à zéro émission, sans aucune émission polluante. Les seuls émissions qu'il produit sont de l'eau et de la vapeur d'eau. Cela donne aux trains à piles à combustible un réel avantage sur les trains diesel. De plus, par rapport aux trains diesel, il n'y a pas de moteur à combustible interne, ce qui signifie qu'il y a beaucoup moins de bruit et pas de vibrations. Cela est non seulement bénéfique pour l'opérateur, mais aussi pour les passagers à bord.

Il existe par ailleurs une autre technologie qui peut être utilisée sur des lignes non électrifiées : le train à batteries. Les technologies des piles à hydrogène et des batteries sont complémentaires et il y a un potentiel de marché pour les deux. Les trains à batteries sont plus adaptés aux réseaux comportant des sections non électrifiées plus courtes ou une électrification partielle, tandis que le train à pile à hydrogène est une bonne solution pour les lignes et les réseaux comportant des sections plus longues non électrifiées. Le Coradia iLint a une autonomie de 1 000 kilomètres, il peut donc fonctionner pendant un jour ou deux sans ravitaillement, alors que les trains à batterie doivent être rechargés plus régulièrement pendant l'exploitation. Il s'agit de déterminer quelle technologie répond le mieux aux besoins du client.

La République tchèque et la Slovaquie étaient les dernières en date. Nous avons mis en place un programme assez vaste dans le cadre duquel nous avons fait circuler les trains dans différents endroits et pays : Allemagne, Pays-Bas, France, Suède, Pologne et Autriche - beaucoup de villes et beaucoup d'attention de la part du public. Il s'agissait d'un mélange de démonstrations - des événements de courte durée - et d'opérations réelles de transport de passagers, où les États ou les provinces ont vérifié si le Coradia iLint était une solution appropriée pour remplacer les trains diesel.

Si vous présentez le train aux gens et leur montrez sur leur propre réseau, dans leur propre ville, que cela fonctionne, ils y croient. Quand il est là, ils croient qu'il fonctionne. Avec une nouvelle technologie, les gens ont besoin de la voir et de l'expérimenter pour savoir qu'elle fonctionne et qu'elle est sûre. 

Nous prévoyons d'autres démonstrations et nous préparons également deux ou trois ans d'exploitation des deux trains pré-série sur un réseau privé dans l'ouest de l'Allemagne.